lundi 2 mai 2011

L'arrivée en République Dominicaine

13 juillet 2008 :


Puerto Plata

L'avion touche terre, après un vol chiantifique de plus de 8 heures.
L'inévitable clique de beaufs, l'habituelle fine équipe du charter, la lie du voyage organisé, applaudit l'atterrissage. Ça me débecte...
Je débarque de l'avion. Le temps est chaud et orageux. L'humidité m'assomme d'entrée de jeu. J'ai l'impression d'entrer dans une cocotte minute... Bienvenue en RepDom, le pays où la vie est un hammam géant.
Je retrouve Curo (mon frangin !) après les douanes. Ca fait plus de 8 mois que je ne l'ai pas vu. Ca fait plaisir !
Il m'a préparé un petit comité d'accueil : 2 de ses copines. Une grande maigre qui se donne des airs de diva et une petite bien en chair qui m'appelle son "novio" alors que je la connais depuis moins de 20 secondes.

On quitte l'aéroport dans le 4x4 de Curo. Direction Santo Domingo. Les filles insistent pour qu'on prenne la route des montagnes. Le moins qu'on puisse dire c'est que les routes sont dans un sale état...
On se fait arrêter à tout va par des gamins qui demandent un petit quelque chose. On leur donne des bonbons et quelques pièces.
Ici, la conduite suit des règles inexistantes particulières.
En gros le code de la route est réduit à sa plus simple expression et c'est celui qui a la plus grosse (bagnole bien sur, bande de polissons...) qui s'impose. Qui a dit "loi de la jungle" ?

Santiago de los Caballeros

Une heure après le départ de l'aéroport, on arrive à Santiago, l'une des plus grandes villes du pays. On s'arrête au centre ville, à proximité du monument des héros de la Restauration pour déguster un peu de poulet grillé et étancher notre soif avec une pinte de Presidente, la bière locale.

El monumento a los Héroes de la Restauracion


Pequeña cerveza


Chaudes comme des baraques à frites !


On reprend la route et l'une des deux filles (la petite rondelette) demande qu'on la dépose chez ses parents dans son village. Un tout petit détour d'après elle. Finalement ça nous prendra 2 heures...

Du lourd...

On arrive au village. La fille me présente à sa famille ("el es mi novio !") et on reprend la route... de nuit. Et l'autoroute Dominicaine la nuit c'est le genre d'expérience qui vous fait défiler votre vie en flashback accéléré toutes les 5 minutes. Je ne vais pas m'étendre sur la question, sauf pour dire qu'on se croirait un peu dans Mad Max et que les Dominicains sont passés pros dans l'art de remonter l'autoroute à contresens sur la bande d'arrêt d'urgence en motocyclette. Une bonne fête à neuneu, comme dirait l'autre.

Santo Domingo

Après ces quelques péripéties nous arrivons enfin à Santo Domingo. Il est 20h30...
L'appart' de Curo est au 7ème étage. C'est grand, avec un balcon XXL et vue sur la mer. Le pied...
Le temps de manger un morceau et de prendre une douche et paf : je m'écroule comme une masse.

Le lendemain je me réveille en pleine forme. Diantre, on dort bien ici, sous les tropiques !
Le temps est splendide. Depuis le balcon, la vue est bien sympa.


La ville est assez chaotique, en construction permanente, une vraie ruche sub-tropicale.
On sort pour manger un morceau et pour visiter la ville coloniale.

La description au prochain épisode !






La ville coloniale et autres tribulations

Mi-juillet 2008 :


Où en étais-je déjà ?
Ha oui, la ville coloniale...
Ce dimanche, il est 12h30 lorsque nous arrivons dans le vénérable cœur colonial de la ville. Jamais vu un tel cagnard. Une vraie tuerie. Avec ma peau de blond (artz ?), ça ne fait aucun pli : si je reste là-dessous, je vais être transformé en empanada au kebab.
Cette partie de la ville est très belle. On peut y voir les premiers bâtiments édifiés dans les temps héroïques de la colonisation espagnole, parmi lesquels:
  • La Catedral Santa Maria la Menor, première cathédrale d'Amérique
  • La maison de Christophe Colomb
  • La forteresse d'Ozama
  • La maison du conquistador Hernán Cortés, qui accueille désormais les locaux de l'ambassade de France
  • Le Panthéon National

Curo me montre la Calle las Damas, ni plus ni moins que la toute première rue du continent américain, dans laquelle se trouvent les édifices sus-mentionnés. Nous décidons de manger un morceau avant de nous lancer dans la visite de la rue. Le temps d'ingurgiter un savoureux filet de mérou (non, pas toi Vrano...) et nous voila repartis.
Dans cette partie ultra-touristique de la ville, on se fait alpaguer tous les 10 mètres par des vendeurs à la sauvette, par des cireurs de chaussures (l'un de ces bougres se fait même diablement semoncer par un policier car il refuse de lâcher l'affaire alors que je lui ai clairement dit que je n'étais pas intéressé par ses bons offices. Ça lui apprendra, à ce jeune mufle...) et par des guides interlopes qui se proposent de nous faire découvrir les merveilles du quartier colonial.
On fait appel à l'un d'eux pour qu'il nous fasse visiter le Panteon Nacional, qui abrite les dépouilles des héros de la nation Dominicaine. On y trouve également quelques sympathiques gravures de croix gammées offertes par Hitler à son bon ami Trujillo, dictateur allié au 3ème Reich ayant régné sur la République Dominicaine en véritable tyran de 1930 à 1961, que la France a récompensé de ses bons et loyaux services en lui accordant une place parmi les braves au cimetière du Père Lachaise...
Le guide, un dénommé Daniel assez sympa essaie de nous engrener dans un tour complet du quartier colonial à $20. Il nous prend vraiment pour des cadets... Il repart tranquillement avec 200 pesos dominicains (presque 4€) ainsi qu'une bonne tape amicale dans le dos offerte par la maison (spéciale dédicace à Beb).
Plus loin, un type souriant nous vend des cartes postales. 200 pesos les 8 ? Va falloir baisser tes prix, bonhomme. Allez zou : 100 pesos et tu t'en tires bien l'ami...
Finalement, on continue la visite mais la chaleur a tôt fait d'avoir raison de mes velléités touristiques. Le cagnard est vraiment trop fort... Après quelques minutes de marche en plein soleil, on décide de retourner à la voiture.
Nous recroisons le vendeur de cartes postales. Il arbore un sourire de conspirateur et se dirige vers nous. Il nous propose une petite virée à la "casa de la bella chica" pour un petit tête à tête avec ses hôtesses. Elles ont sans doute une furieuse envie de... se mesurer à nous au Scrabble ou aux dominos, le jeu le plus pratiqué en RepDom. Nous déclinons l'offre et passons notre chemin, en quête d'un peu d'ombre.
Cinq minutes plus tard, nous sommes à la voiture. Nous laissons 5 pesos à un haïtien qui a "pris soin de notre voiture" pendant notre absence. C'est une sorte de coutume locale ici. Le "veilleur" fait semblant de garder la voiture garde la voiture et en retour, il réclame un pourliche. Le grand jeu de Curo est de profiter que 80% du temps, le gars fait la sieste, et de démarrer en trombe avant qu'il n'ait pu réclamer son "dû". Une bonne séance de poilade garantie quand le type se réveille et voit ça...

Retour à l'appart'. Le soir, petit resto sympatoche avec la diva et ses copines, Yissel et Rossi. Le balcon est assez peuplé ce soir...
On avale un bon steak agrémenté d'une plâtrée de riz et zou : on rentre à l'appart' avec les donzelles.

Tout ça pour moi ?

Que demande le peuple ?


On sirote une bouteille de champagne en écoutant de la musique. Rossi m'apprend à danser le merengue. Je pensais que c'était plus dur que ça...

La suite au prochain épisode !

Jarabacoa #1

Mi-juillet 2008 :


Pourquoi ce #1 insolite dans le titre ?
Je vous le donne en 1000 : parce qu'il risque fortement d'y avoir un Jarabacoa #2. Fallait y penser...
Pour deux raisons : la première c'est qu'il faut vraiment qu'on y retourne avec mon cousin B-Tengs (qui nous rejoint le 28 juillet) et la seconde c'est que la préparation du voyage laissait vraiment à désirer on a vraiment pas été vernis.

Mais entrons donc dans le vif du sujet : Jarabacoa. Que se cache-t-il derrière ce nom évocateur qui sent bon l'exotisme et la joie de vivre ?
Jarabacoa est une charmante petite ville de 70.000 habitants située dans la Cordillera central de l'Ile, à 500 mètres au dessus du niveau de la mer. De nombreux dominicains fortunés possèdent une résidence secondaire dans cette sympathique petite bourgade où il fait bon vivre. On peut y pratiquer les sports d'eau-vive, le parapente, la randonnée, l'équitation, ou bien tout simplement se laisser aller dans un hamac à boire quelques Bohemia (l'une des bières typiques de la RepDom, celle que mon frère et moi préférons).
Mais bon, on était pas venus pour enfiler des perles non plus. L'objectif initial : canyoning, VTT, rafting. Haa, pour sur : on allait s'en payer une bonne tranche !!

Donc nous arrivons ce dimanche 20 juillet vers 16h à notre hôtel, que je trouve d'entrée de jeu bien sympathique, avec sa vue paradisiaque sur le fleuve Rio Jimenoa.


Certes, la clim' fuit et l'eau de la piscine est bien saumâtre, mais qu'importe : on fera avec !
A peine installés, on part en ville prendre l'apéro. Surprise : la ville grouille de motos, de quads monstrueux, et de voitures de Jackys tellement kitées qu'on se croirait au Paris Tuning Show. Certains caissons de basse sont tellement surpuissants qu'ils déclenchent les alarmes des voitures garées à proximité. Nous pourrions croire que nous avons atteint la Mecque du Jacky-tuning, une sorte de paradis où vont les âmes de tous les Jackys morts au combat, mais il n'en est rien. Ici le tuning est un raffinement réservé à une élite fortunée. C'est un signe de bon goût, une marque de distinction et de mignardise qui permet aux jeunes tigres de montrer leur appartenance à la haute société. Plus la voiture est grosse, plus elle est bariolée, plus elle clignote et -surtout- plus elle fait de bruit, plus vous êtes la star de la ville.
Devant moi, un Hell's Angel local tape un burn apocalyptique avant de démarrer en trombe. Partout les moteurs hurlent et nous esquintent les tympans.
Ici le dimanche soir, les gens sortent autant que le week end, ce qui explique la présence de tous ces djeunz motorisés, qui viennent des coins chics de Santiago et de la Vega, les deux grandes villes du centre du pays.
On ne se laisse pas abattre et on se prend une Bohemia Jumbo pour deux. Wedge, un gros Haïtien sympa qui ressemble un peu à Tim Duncan vient nous parler. Je lui paie une bière,
puis une autre. Après ça, on part manger un morceau dans un resto pas mal du tout. On se met une grosse ventrée. Pain à l'ail, salade de poulet, mérou à la plancha --> les dents du fond baignent... C'est alors que nous tombe dessus le traditionnel coup de barre d'après repas.
On rentre donc à l'hôtel et on se couche avec les poules.

Le lendemain matin, réveil à 7h30. Je rushe à l'ouverture du ptit dèj' tel un allemand en short affamé dans un all-inclusive. Je me retrouve en tête à tête avec un vieil américain qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Harry tête de Brique.
Il porte une salopette rayée aux couleurs de la bannière étoilée ainsi qu'un T-shirt "United we stand". Une vraie vision de cauchemar !
Après un bon ptit dèj, on se dirige vers la Hyundai Santa Fe V6 de Curo pour aller réserver nos activités sportives au Rancho Baiguate, à 15 minutes de notre hôtel. Curo met le contact et... La voiture ne démarre pas. Pas la première fois que ce tas de boue fait des siennes, parait-il. Curo ouvre le capot, bidouille une manip en inversant deux fusibles et... Miracle, la caisse démarre.
Nous arrivons au Rancho Baiguate et nous tentons de réserver une session de canyoning. Pas possible, fallait réserver d'avance. Qu'à cela ne tienne, nous nous contenterons du VTT l'après midi et du rafting le lendemain matin.
Après avoir effectué nos réservations, nous mettons le cap sur le Salto Jimenoa, des chutes d'eau splendides accessibles après une ascension d'une demi-heure dans la forêt.
20 minutes plus tard, nous voila arrivés. On est au pied des falaises, dans une forêt luxuriante, le soleil brille... Que du bonheur ! Nous franchissons quelques ponts suspendus et nous arrivons à une première chute d'eau.



Curo, qui est déjà venu, me dit qu'ils ont fermé l'entrée de l'itinéraire par la forêt. Arghh !

Une barrière bien malvenue...

Mais dans la famille, il en faut plus pour nous arrêter :


Une fois passé cet obstacle de pacotille, nous poursuivons notre chemin en direction du sommet. L'ascension est un peu ardue mais on passe.

Qui a dit que c'était une promenade de santé ?

On se croirait dans Indiana Jones. On monte... On monte... On passe à coté d'un ravin, et finalement... La récompense.





Pas âme qui vive... Le pied !





Après un bon bain sous la chute d'eau, on se sèche tranquillou.
Deux touristes américaines arrivent. On leur laisse la place et on repart par là où on est venus. On croise trois gardes forestiers qui nous disent qu'il est interdit d'être là.

Autant pour la discrétion...
On se perd, on cherche notre chemin, quand soudain... Un cri féminin en provenance de la chute d'eau nous alerte. Mais qu'est ce donc ?
Moins de deux minutes plus tard, on voit un dominicain qui vient à notre rencontre en courant, un couteau à la main (!). Il est louche ce gars. Il s'approche de Curo. Je me tiens prêt à lui placer un chassé dans la mâchoire en cas de geste déplacé. Il a l'air bigrement pressé. Il nous baragouine un truc à propos d'une blague qu'il a fait à des touristes, puis reprend son chemin au pas de course. 30 secondes plus tard, on croise l'un des gardes qu'on avait vus quelques minutes plus tôt. Il est essoufflé. Il nous demande si on a pas vu passer un type qui courait. Hum... Si : il est parti par là... Le garde se précipite aux trousses du type au couteau.
Deux minutes plus tard, on recroise les deux autres gardes en compagnie des touristes américaines. Elles ont l'air un tantinet choquées...
Je discute un peu avec elles. Apparemment le type au couteau a braqué l'une d'entre elles. Des choses qui arrivent dans le pays. Suffit de le savoir...
La suite ne dit pas si les gardes ont rattrapé le jeune malfrat mais c'est assez peu probable.

Nous quittons le Salto Jimenoa et rentrons en ville pour avaler un bon déjeuner à base de poulet grillé. Slurp !

Puis, on rentre à l'hôtel et après une bonne sieste de récup', on se rend au rancho pour le VTT. Pas de bol : ils avaient compris qu'on avait réservé pour le lendemain. 2ème activité qui tombe à l'eau... Dépités, on se retranche à l'hôtel et on décide de se faire un petit jogging de 8 bornes sous le cagnard. Sur la route, on se fait siffler par des jeunes filles locales ("ven aqui, mi amor !"). Mais bon, on est pas sortis pour draguer alors on continue notre route. On passe devant un animal étrange, sorte de croisement entre un chien et un Gremlin.

Curieuse bête...

Puis, on finit par rentrer. Le soir, resto et coucher avec les poules (bis).
Lendemain matin, petit dèj, check out, puis direction la voiture. Curo met le contact et...

La bouse-mobile fait encore des siennes...

Vous l'aurez compris, cette fois, le bousin refuse de démarrer. Le personnel de l'hôtel, très sympa, et notamment un garde dénommé Ramon qui ressemble un peu à Henry Salvador nous aide à démarrer, mais quand le tas de boue se décide enfin à repartir, il est trop tard pour le rafting. Décidément, notre excursion est placée sous le signe du grand chat noir...

Nous repartons donc vers Santo Domingo, quelque peu dépités mais chauds comme des marmites pour revenir quand on aura fait quelques réparations sur la voiture...

Du coup pour se consoler, on part dîner dans notre comedor préféré, sur le Malecon (le grand boulevard qui borde le bord de mer de Santo Domingo), chez le "Chef" (nous l'appelons ainsi car il ressemble au "Chef" de South Park).

Le meilleur rapport qualité/prix des caraïbes !

On y déguste une immense plâtrée de succulent porc grillé agrémenté de Bohemia bien fraîche. Ca remonte le moral...

UPDATE : le lendemain, j'ai la turista...

Rassurons la populace

Fin juillet 2008 :


Bon, j'ai reçu récemment des milliers d'e-mails de fans qui s'inquiétaient de mon silence radio suite à ma turista. Concernant cette dernière, l'enquête avance, mais il semblerait que le porc grillé du chef soit largement en tête de la liste des suspects.
Là je suis encore un peu malade mais ça va quand même un peu mieux que ces derniers jours où je n'ai pas pu faire grand chose :'(
Tout à l'heure, nous partons chercher mon cousin à l'aéroport de Santo Domingo et demain nous partons en maraude pendant une semaine dans le centre de l'Ile (Jarabacoa #2) et le nord-est (péninsule de Samaná). Du coup, au risque de déclencher l'ire de millions d'internautes, je me dois de vous annoncer qu'il n'y aura pas de nouveau post avant une grosse semaine dans le meilleur des cas. Patience, patience mes padawans... Vous ne vous délecterez que plus de mon prochain billet...

Jarabacoa #2

fin juillet 2008 :




Salut a vous,
gentes dames,
fiers damoiseaux,
gueux infâmes,
sombres gringos !


Voila bien longtemps que je n ai point laissé de nouvelles, et bien en voici !
C’est depuis Miami que je vous écris (je suis arrivé hier soir et mes autres frérots Alex et Quincy sont venus me récupérer a l aéroport de Ft Lauderdale).
Cette série de billets relatera notre road trip à travers la République Dominicaine.

Le 29 juillet, nous mettons les voiles sur Jarabacoa avec Curo, B-Tengs, Sabine (la copine de B-Tengs) et Josefina la diva qui s’est finalement greffée au voyage en dernière minute.
Nous arrivons sur place vers 16h. Nous essayons un premier hotel qui s avère tres moyen et 2 fois plus cher que les prix en vigueur pour ce type de standing. A l’accueil, nous rencontrons un couple de megabeaufs français complètement paumés. Lui ressemble un peu à Franck Duboscq dans camping (mais sous Lexomil) et elle ressemble au croisement entre une poire géante et un être vaguement humanoïde. Ils ont l’air ’achement contents d’avoir rencontré d’autres français !!!
Vite, on s’éjecte de là avant que la situation ne devienne critique !
On retourne finalement à l’hotel Gran Jimenoa, une valeur sûre. On s’installe tranquillement, puis on va au bar de l’hotel pour siroter un bon jus de fruits.
Les autres veulent se baigner dans le fleuve. Pas moi : je suis encore un chouya barbouillé...
B-Tengs et Curo renaclent un peu pour rentrer dans le torrent mais finalement ils suivent Sabine et se jettent à l’eau.





Sur la rive, pendant que ces joyeux drilles font les zouaves dans l’eau, je m’applique à immortaliser le coucher de soleil qui tombe sur le fleuve comme la vérole sur le bas clergé proto-médiéval (désolé pour les métaphores douteuses, pas d’inspiration aujourd’hui).


No comment...


Après cette session baignade, on part au resto, le même que la derniere fois. Cassage de ventre, le retour...
Le lendemain, on part faire du canyoning en amont du Rio Jimenoa. Malheureusement, pour des raisons techniques, pas de photos ni de films de cette matinée mémorable (il faut vraiment que je m achète un mini camescope waterproof pour la suite des mes aventures).
Au programme, sauts de la mort dans les cascades, descentes en rappel et (en bonus track) combats de catch dans les rapides. A la fin du parcours, quelques contusions mais rien de bien méchant. Les organisateurs nous offrent une bonne binouze pour feter ca. Slurp...
Le temps d avaler un repas pantagruélique et on met le cap vers le nord, Direction Santiago de los Caballeros.

Santiago, Cabarete, Las Terrenas

Fin juillet 2008 :


Vue sur la baie de Samana (un jour de pluie...)


Le mercredi après-midi, nous arrivons à Santiago, deuxième ville du pays. On se pose à l'hotel puis on ressort pour se taper un lait de coco (upgradé au rhum brun, sur une brillante idée commune de mon frere et de mon cousin). Le marchand de coco nous sert nos verres, que nous boostons sous ses yeux au Brugal tels des pochtrons que nous sommes. Un vrai régal !

Le soir, nous sortons, mais la ville est un peu morte en semaine. Nous rentrons donc à l'hotel relativement tot. Le lendemain matin, nous visitons une fabrique de cigares. Eugene, un dominicain polyglotte et francophile tres sympa nous apprend comment consommer un cigare (le plus important selon lui : "la classe").





Class ou pas class ?



Après cet intermede, on repart. Direction Cabarete, la mecque du kitesurf. On arrive sur place en milieu d'apres-midi. On se fait une petite playa. Effectivement, ca grouille littéralement de kitesurfers. Ca fait un peu usine... On reste une grosse heure a la plage (le temps que je me fasse voler mes tongs par un gros porc qui passait par là : il s'est posé pres de nous et il a opéré dans la plus grande discretion, le fourbe !) et on se met en quete d'un endroit ou pieuter. On aterrit dans un hotel bien sympa tenu par des allemands (la region de Sosua/Cabarete est assez prisee de nos cousins germains). Le soir, resto cher et pas bon sur la playa. Curo, un brin énervé, annonce a la cantonnade qu'il va appeler le directeur du resto et offrir sous ses yeux son immonde escalope de poulet à un chien errant qui nous tourne autour depuis le debut du repas. Le directeur ne vient pas, juste un serveur. Curo lui dit que la bouffe est dégueu. La diva lourde l'escalope de poulet sur le brave toutou qui n'en demandait pas tant. La scène est littéralement désopilante. Je pleure de rire. On retourne à notre hotel et on dort tant bien que mal (pas de clim : un enfer !). Le lendemain matin, gros orage, temps atroce. On décide de partir vers la péninsule de Samana.
Apres un trajet interminable le long de la cote nord de l'Ile, nous arrivons a Las Terrenas, petite ville cotière du nord de la peninsule de Samana litteralement colonisée par les européens (50% de la population de Las Terrenas est étrangere) et en particulier par les français. On dine dans un bon resto tenu par un français sympa et grassouillet qui semble franchement imbibé. Sans vergogne, il nous confie qu il a picolé tout l'après-midi parce qu'il n'y a rien d'autre a faire par ce temps là. Après, on va boire quelques binouzes dans un bordel bar local. On se fait racoler toutes les 30 secondes mais on ne cède pas aux sirènes locales. Plus tard, un Haitien legendaire tape l'incruste à notre table. Il se présente : "ici, tout le monde m'appelle le Senor de la Noche". Il est tellement attaqué qu'on se demande comment il tient encore debout... Jugez plutot :

Ca c'est la classe...
Apres un gros délire avec le Senor, on rentre se coucher. Le lendemain matin, nous partons pour las Galeras, petite ville située a l'extremité de la peninsule de Samana. Ce sera l'objet du prochain post.

Las Galeras

Début aout 2008 :

Playa Rincon

Las Galeras, c'est un peu le bout du monde, le petit village de pêcheurs aux plages de rêve, le petit coin de paradis pas encore envahi par le tourisme de masse. Ici, les amateurs de sable fin et d'eau turquoise en ont pour leur argent.
Dès notre arrivée, nous nous mettons en quête d'un endroit où crécher. Nous aterrissons chez un français nommé Dominique qui nous loue un bungalow pour $60 la nuit. Honnête pour 4 personnes.
Après un bon déjeuner dans un petit resto sur la plage, une session sieste s'impose... Sabine et B-Tengs, plus courageux, partent a la playa armés de masques et de tubas pour explorer les fonds marins.

Le soir, alors que nous sommes sur le point de nous endormir, un orage monstrueux s'abat sur nous. Certains éclairs tombent a quelques dizaines de mètres du bungalow, on fait moins les malins... Les choses empirent lorsque tout d'un coup il se met a pleuvoir sur mon lit (véridique). Il semblerait que l'étanchéité de notre logement laisse un peu a désirer...
Enfin, l'orage passe et on finit tous plus ou moins par trouver le sommeil en dépit des conditions un peu extrêmes.

Le lendemain, nous partons en expédition ! Notre destination : playa Fronton, une plage paradisiaque qui n'est accessible qu'en bateau ou (pour les plus courageux) après une marche dans la jungle forêt de 45 minutes. Nous choisissons cette dernière option car on est pas là pour enfiler des perles non plus.

L'endroit est réputé peu sur, donc nous nous mettons en quête d'un autochtone qui pourra nous garder la voiture quelques heures moyennant une poignée de pesos. Nous trouvons rapidement l'homme de la situation, accompagné de ses sbires :


El jefe cuida a tu caro, gringo !

Nous laissons donc la voiture entre de bonnes mains et nous commençons la traversée de la forêt. En chemin, nous mangeons des mangues à se damner et nous fracassons des noix de coco pour en tirer la substantifique moelle.



Slurp
A un moment, nous tombons nez-à-nez nez-à-museau avec des chèvres :





Enfin, a l'issue d'une bonne marche, nous arrivons affamés sur la plage. On se rue sur l'unique paillotte de la playa ou l'on peut déguster de savoureux poulets élevés sur place par les locaux.


Alors, on fait moins le mariole, rigolo plein de plumes !
On se baigne pendant que notre ami le volatile cuit tranquillement sur le grill. Curo, de son coté, essaie de ramasser des oursins.
Le paysage vaut vraiment le détour :
Curo part a la recherche d'un couteau ou d'une pince a épiler pour extraire les épines d'oursins qui lui ont honteusement transpercé les mains... Enfin, le poulet est prêt. On se régale ! L'un des autochtones nous montre une drole de bestiole, sorte d'oursin XXL (mon animal totem...) :





Après une petite baignade de digestion, il est temps de rentrer. On retrouve le jeune gardien de la voiture qui nous a quand meme attendu pas loin de cinq heures. Nous lui donnons 250 pesos ainsi qu'un nounours bonus pour le récompenser de ses bons offices.
Le soir, petit apéro bien mérité : on s'achète une bouteille de Brugal Viejo dans une épicerie et on se mitonne des Cuba Libre dans la rue a la mode dominicaine. La recette miracle : moitié rhum, moitié coca, des petits citrons verts pressés et un max de glaçons. Une vraie tuerie...



La brigade des poivrots est de sortie...

Le lendemain, on va à Playa Rincon, généralement reconnue comme l'une des plus belles plages de République Dominicaine. On ne sera pas deçus du paysage :

Comme vous le voyez, ça se passe aisément de commentaires.

Pendant ce temps, on commence à avoir faim. Ca tombe bien, il y a un autre paillotte sur la plage. Ni une ni deux, on commande deux gros poissonnets frais ainsi qu'une langouste que la cuisiniere zigouille sous nos yeux...


On se casse le ventre avec ce festin savoureux à souhait, puis on arrose le tout d'une piña colada lourdement chargée (servie dans un verre-ananas, s'il vous plait).


J'vous jure, demain j'arrête l'alcool...

Après ce repas d'anthologie, on décide qu'il est temps de mettre fin a notre virée et de rentrer sur Santo Domingo.
La suite... proxima vez.

Lima



21 aout 2008 :

Ben voila, je suis arrivé a Lima. Je n ai pas jugé bon de faire un post sur mon séjour a Miami car la-bas j ai beaucoup glandé et claqué moults grasses mats donc pas besoin de m etendre la-dessus... Juste une spéciale dédicace a Moukr pour l accueil et les blagues au téléphone, aux nains pour m avoir preté leurs lits et a George Best pour la soirée au Delano, véritable repere de mannequins russes qui, d apres l intéressé, "envoient du bois"...
Mais revenons a nos lamas moutons : Lima. Pas grand chose a dire : c est une metropole monstrueuse, grise et triste. En ce qui concerne le climat, les nuages sont bas, il pleuviote sans arret, on se croirait en Bretagne, sauf qu ici il ne fait pas beau plusieurs fois par jour...
Bon voila, rien a ajouter. Je pars sur le champ me bouloter un petit ceviche dans un resto recommandé par le Guide du Routard.
Je vous tiens au jus les enfants.

PS : comme vous le voyez, je n ai a ma disposition que les accents aigus (feat flemme de faire des copier-coller) donc pour les puristes de l aurtaugraffe, merci de votre compréhension.

Lima (bis)

21 aout 2008 :

Bon voila, je suis allé bouloter mon ceviche chez Alfresco, l'un des meilleurs restos de la ville. Une vraie tuerie, rarement mangé quelque chose d'aussi bon. Je me suis également accordé une petite binouze locale ainsi qu'un verre de vin blanc chilien. C'est donc désormais officiel : je suis un poivrot.
Je suis aussi allé visiter le Museo de la Nacion (dont une grande partie était en travaux donc pas grand chose à voir) et le Museo Pedro de Osma, avec sa collection d'art baroque, tres joli...



Le musée Pedro de Osma

Sinon, rien à voir, mais je suis officiellement le backpacker le plus "lourd" du monde : 2 sacs a dos. Un "petit" d'environ 6-7 kilos et un mastodonte de 21 kilos. Mais est-ce vraiment une surprise pour ceux et celles d'entre vous qui savent que j'emporte toujours ma maison en voyage ? Demain départ à Huaraz à 13 heures. Je sens déjà poindre le soroche (mal des montagnes) mais je compte m'envoyer ce qu'il faudra de feuilles de coca pour faire passer tout ca (Zo, comme tu vois je n'ai pas trouvé la cédille. Si tu la trouves, merci de me l'envoyer).

La suite au prochain épisode !

Huaraz

27 aout 2008 :

Voila donc 5 jours que je suis arrivé à Huaraz, la mecque de l'andinisme...
Et oui, pas eu le temps de poster avant : après à peine une journée passée sur place pour m'acclimater à l'altitude (3080 mètres quand même...), je suis parti aux aurores pour faire le trek de Santa Cruz (don't try this at home : normalement, il faut rester sur place au moins 48 heures avant d'entreprendre un trek de ce type), rando de 4 jours réputée comme l'une des plus belles d'Amérique du sud. Ce sera l'objet du prochain post, le temps que je mette en ligne les photos. Patience...

Pour l'instant, revenons à nos moutons : Huaraz.
C'est une ville assez moche (n'ayons pas peur de la dire), et pour cause : elle fut rayée de la carte en 1970 par un tremblement de terre qui fit la bagatelle de 80.000 victimes dans la région d'Ancash. Du coup la ville fut reconstruite un peu a la roots... Mais bon, pour contrebalancer cette architecture un peu sommaire, il faut dire que la ville bouillonne d'activité et surtout jouit d'une localisation exceptionnelle, coincée entre la cordillère noire et la cordillère blanche, dans la vallée du Callejón de Huaylas.

La ville est située grosso-modo à 400 kilomètres au nord de Lima. Pour s'y rendre, guère d'autres options que le car (avec des pseudo-couchettes relativement confortables). 8h30 de voyage : interminable... Je suis donc arrivé vers 21h, un peu crevé et légèrement groggy à cause de l'altitude.
Fort heureusement, après une journée passée sur place, je dois dire que je n'étais pas mécontent de mon acclimatation. Tout juste un très léger mal de crâne la première nuit ainsi que la sensation d'être un chouya à court d'air mais rien de bien méchant. Pour me requinquer, je suis allé me siroter un petit mate de coca (une tisane de feuilles de coca). C'est (parait-il) diablement efficace pour l'acclimatation à l'altitude.

Bon, voila, c'est tout pour aujourd'hui, mais promis : très bientôt, vous aurez le compte-rendu complet du trek de Santa Cruz (qui, disons-le d'emblée, m'a laissé sur les rotules...).
Hasta luego les enfants.

Le trek de Santa Cruz

Dimanche 24 août 2008, 5h33 du mat'
Mon réveil de secours sonne. Pas entendu le premier à cause des boules-quiès (oui, je sais : finement joué Callagan de dormir avec des boules-quiès alors que je sais que je dois me réveiller aux aurores...). J'ai rendez-vous à 6h à l'agence de trek, située à 5 grosses minutes à pied de mon hôtel. Je prends la douche la plus rapide de ma vie, je m'habille, je vérifie mon sac une dernière fois et je sprinte jusqu'à l'agence pour ne pas rester sur le carreau. J'arrive à 5h58. Je suis le premier. Le départ de Huaraz aura lieu à... 7h03. Si j'avais su j'aurais roupillé un peu plus...

Le groupe est composé de 11 personnes. 2 français (Lionel, 24 ans, + votre serviteur, 31 ans dans 2 jours), un couple de hollandais de 25 ans, un couple d'anglais de 30 ans, un couple d'espagnols de 30 ans, un couple d'Israeliens de 22 ans et un autre Israelien un chouya gratiné au nom imprononçable, le doyen du groupe (50 piges).

Tout ce petit monde est gentiment entassé dans un van improbable dont le chauffeur conduit un peu comme Ralf Schumacher sous LSD. Au programme de la matinée : 4 heures de route jusqu'à Vaqueria, point de départ du Trek. Nous passons à côté du Huascaran, point culminant du Pérou (6768 mètres). La montagne, avec ses deux sommets et ses flancs enneigés, est un véritable monstre.

Nous nous engouffrons dans une étroite vallée, la Quebrada Llanganuco, avec ses lagunes d'un bleu à couper le souffle. Jugez plutôt :



La Laguna Llanganuco


Le van s'engage sur une petite route qui nous emmène au sommet des montagnes qui flanquent la vallée. On fait un pit-stop pour prendre des photos. Ça vaut le détour :



A l'arrière plan, le Huandoy (6395 mètres)

Peu après, l'un des pneus fatigués du van rend l'âme. Changement express par le chauffeur et les guides puis nous reprenons notre route. Enfin, nous arrivons à Vaqueria, notre point de départ. Une troupe de fières mules sera chargée de la difficile mission d'acheminer jusqu'au camp les affaires, la nourriture, et les tentes.



La dure vie de mulasse...

Nous commençons par une longue descente dans une vallée verdoyante où pullulent toutes sortes de sympathiques bestiaux.


Bêêêhh quoi ? Tu veux ma photo ?




Wouf ?

La descente dans la vallée se poursuit sur un rythme tranquille, avec au-dessus de nous les pics enneigés.


Bon style, papa...

A peine arrivés en bas, nous remontons sur l'autre flanc de la vallée. Le jeune couple d'Israéliens traîne un peu les pattes alors que le rythme est franchement soft. Ils vont voir les guides, Richard et Lucas, pour leur demander de lever un peu le pied.


Encore le Huandoy

Je marche tranquillement derrière le groupe, quand soudain une bête déchainée me charge tel le minotaure se ruant tous sabots dehors sur Thésée :




Une fois surmontée cette épreuve traumatisante, je me remets en route. Enfin, nous arrivons au bivouac vers 17 heures. Altitude 3870 mètres. Ca devient sérieux... J'ai un léger mal de crâne mais ça reste tout à fait supportable. Le jeune couple d'Israeliens (en particulier la fille) donne de sérieux signes de faiblesse. Elle semble à bout de souffle. Ils ont un peu sous-estimé le temps d'acclimatation nécessaire...
Le camp est déja installé par les guides. Y a plus qu'à se poser... Le soleil se couche, et bientôt la température devient un brin frisquette... On sort les gros anoraks, les gants, les strings cuir et les bonnets en alpaca. Vers 20 heures, on graille enfin. La nourriture (poulet et riz) est vraiment pas top, mais dans ces conditions et à cette altitude, ça nous semble aussi bon qu'un resto 3 étoiles. Une fois ce repas avalé, il est temps d'aller se pieuter. Avant de rejoindre nos tentes, nous admirons le ciel étoilé, une vision mystique : les étoiles sont si nombreuses et si brillantes qu'on se croirait dans l'espace. La voie lactée est très visible, mer opaline perchée dans l'obscurité de la voûte céleste. Inoubliable.
Nous partageons une tente avec Lionel et l'israelien de 50 ans (un vrai boute-en-train qui pète vanne frelatée sur vanne frelatée et parle systématiquement par aphorismes nébuleux). A trois dans cet espace confiné, avec des tapis de sol d'environ 4 millimètres d'épaisseur, c'est pas vraiment ce qu'on peut appeler un palace. Je passe une nuit assez agitée, parsemée ça et là de quelques minutes de sommeil. Le lendemain matin, je me réveille fourbu mais pressé d'en découdre avec LA grosse difficulté du trek : l'ascension du col de Punta Union (4750 mètres quand-même...). Après un médiocre petit déjeuner à base de pain sec, de confiture et de mate de coca, nous nous mettons en route. Moins d'une heure après notre départ, la jeune israelienne recommence à suffoquer. Lucas, l'un des deux guides, reste avec elle et son copain pour les accompagner à leur train de sénateur pendant que le reste du groupe poursuit vers le col à une allure convenable. Les paysages deviennent de plus en plus spectaculaires :




Petit à petit, on se rapproche du col. L'oxygène se fait rare... On souffre un peu, d'autant plus qu'en tête, Richard, Lionel et Guillermo mènent un train d'enfer. Et comme bien sûr il est hors de question que je me laisse distancer, je m'accroche tant bien que mal. Derrière nous, la voiture-balai, composée de Lucas et du couple d'Israéliens a plus de deux heures de retard... Après un final particulièrement escarpé, nous arrivons enfin au sommet du col. Ca fait plaisir d'etre enfin en haut. Je suis un peu cramé, comme en atteste ma mine de zombie :


Mais rapidement, on se remet de nos émotions et on fête ça comme il se doit par une chtite photo de groupe :


Mission accomplished

Après avoir célébré notre ascension en bonne et dûe forme, nous redescendons vers l'autre versant de la vallée, la Quebrada Cashapampa, que voici, que voila (photo surexposée vaguement corrigée à l'aide de mes piètres talents en matière de retouche photo) :



J'vous jure que ça rendait mieux en vrai !

Après une bonne heure de descente, nous arrivons au deuxième camp, situé à 4260 mètres d'altitude. Lucas arrive 2 heures plus tard, avec les deux Israeliens exténués. Cette nuit là, je dors un peu mieux, malgré l'altitude, mais c'est pas encore l'extase. Le lendemain matin, mauvaises nouvelles en provenance de la tente des jeunes Israeliens. Cette fois c'est le gars qui est au plus mal. Il a manifestement attrapé un sale truc... Le pauvre bougre a vomi toute la nuit et peut à peine marcher. On l'évacue à dos de canasson. Sa copine part avec lui et Richard les escorte. Décidément c'était pas leur semaine...

A notre tour, nous reprenons notre route. Nous partons pour un léger détour afin d'admirer de près l'Alpamayo, élue "plus belle montagne du monde" par l'UNESCO. Rien que ça. Manque de pot, lorsque nous arrivons, son sommet est dans les nuages :
Grrrr :-[
Puisque la vision de la montagne-diamant se refuse à nous, nous reprenons notre route, un brin dépités. Nous poursuivons notre chemin dans la large vallée de Cashapampa.


Plus loin, on tombe sur une mer de hautes herbes où paissent de placide bovins :


Nous arrivons au troisième camp, à 3800 mètres de haut. Lucas nous dit qu'on a de la chance car normalement ça grouille littéralement de moustiques dans le genre coriace. Il nous raconte qu'à plusieurs reprises il a même vu des mules (!) se carapater au triple galop à cause d'une nuée de ces sinistres bestioles. Heureusement, pas de mosquito en vue ce jour là. Dans la soirée, on joue aux cartes avec les anglais (Gavin et Claire) et les Hollandais (Ana et Bono [sic]). Tout ce petit monde est bien bonne ambiance. Puis arrive la nuit, très agitée une fois de plus. Au réveil, j'ai un peu la même mine que Boris Karloff dans Nosferatu. C'est la dernière demie-journée de marche. Nous l'attaquons sur un gros rythme, pressés que nous sommes de prendre une bonne douche. Certains membres du groupe commencent à diffuser un fumet de poney assez prononcé...
Nous descendons d'un bon pas sur Cashapampa. A plusieurs reprises, je m'arrête en chemin pour prendre les derniers clichés de l'aventure :




Enfin, nous arrivons à Cashapampa, notre point d'arrivée, à 2900 mètres. On a bien mérité une bonne mousse, qui après toutes ces émotions et ces privations n'a plus rien d'une simple roteuse, mais prend des saveurs de savoureux nectar...

Nous rentrons à Huaraz en taxi, puis en microbus. Nous battons au passage le record du monde de densité de population dans un véhicule terrestre : 23 personnes empilées dans une poubelle roulante qui ressemble trait pour trait à ça :


Enfin, nous arrivons à Huaraz. Je me rue comme un mort de faim (comme dirait Thierry Roland) à mon hôtel et je prend une bonne douche de 20 minutes. Ca fait pas de mal... Le soir, on se fait un bon resto avec Gavin, Claire, Bono et Ana. On fait moult ripailles et on descend 3 gros pichets de vin d'un litre pour fêter notre arrivée à bon port. Une dernière petite partie de dame de pique puis on se dit au revoir car nos chemins se séparent ici. Gavin et Claire repartent sur Lima et nos amis bataves Bono et Ana mettent le cap sur Trujillo avant de partir dans la jungle à Iquitos pour tenter le fameux rituel de l'Ayahuasca. Quant à moi, j'ai rencontré un groupe de français (1 gars 2 filles) avec qui on a prévu de se faire une rando d'une journée ce 29 août dans un lieu au nom évocateur : la Laguna 69. Espérons qu'on ne fera pas de tête à queue sur la route (Ô, grand dieu des boutades moisies et du calembour avarié, me pardonneras-tu cette blague en mousse ? J'ai honte...) car c'est quand même à 2 heures 30 en taxi. Je vous raconterai tout ça... A bientôt les enfants !