La Laguna 69

Vendredi 29 août 2008, 6h00

Je me réveille un brin enrhumé... Mais bon, ni une ni deux, je prends ma douche et je retrouve Hélène, Cécile et Guillaume au point de rendez-vous fixé la veille. Nous partons en taxi vers la Quebrada Llanganuco, plus au nord, sur le même chemin que le départ du trek de Santa Cruz. 2h30 de route en ponçeuse (une Toyota aux essieux renforcés), dont presque 1h30 sur un petit chemin de montagne qui nécessiterait un bon 4x4. Trajet chiant et interminable, donc, avec le conducteur qui fait des dépassements-suicide sans visibilité. En plus de conduire comme un sac, ledit conducteur fait tourner en boucle sur son autoradio un CD... d'Indochine... Bob Morane l'aventurier... Un vrai supplice.

Je profite d'un arrêt inopiné (notre fou du volant s'étant fait interpeller par la police. Bien fait...) pour sortir un petit cliché (surexposé une fois de plus) du double sommet du Huascaran :

Enfin, nous arrivons au point de départ de la balade, à 3800 mètres environ. La Laguna 69 est à 4400 mètres (Guillaume, Cécile et Hélène, si vous lisez ces lignes, l'info du guide du Routard [4750 mètres] était donc erronée). Le temps de marche est estimé à 3-4 heures, mais mes trois camarades vivent dans les Alpes et ont l'habitude de ce genre de petite trotte, donc on avance à un bon rythme (on mettra finalement 2h30 environ). Très bonne ambiance sur la route. Mes compagnons de route sont bien sympathiques. Sur le chemin, un arbre solitaire se dresse devant nous :

On rencontre pas mal de vaches, dont celle-ci, un brin comateuse...

Et, après un final assez pentu, la récompense arrive enfin :

Au pied du Mont Chacraraju, la Laguna 69 est bien là, avec son bleu électrique à tomber par terre. Les vaches semblent apprécier les lieux... De notre côté, on est pas déçus du voyage :

Tout ça mérite bien une petite photo de groupe :

Après cette session intense de photo, on casse la croute. Au programme : boite de thon et pain complet. C'est pas le grand luxe mais ça rassasie. Une dernière petite photo pour la route :

Finalement, il est temps de redescendre, d'autant plus que le soleil cogne dur. Au milieu de la descente, Guillaume repère un chinchilla. Coup de bol : il n'a pas l'air très farouche. On en profite pour faire un petit shooting de la bête :

Finalement, on achève notre descente et on retrouve notre taxi qui nous a attendu sur place en écoutant Indochine non-stop pendant les 5h30 de notre périple. Je ne peux m'empêcher de penser qu'un tel traitement auditif doit avoir un impact certain sur les neurones du pauvre homme... Nous partons donc, Bob Morane l'aventurier à pleine balle dans les oreilles, [mode B00BA ON] 0 à 100 en 4 secondes... [mode B00BA OFF]. Sur la route, nous demandons un petit arrêt à la Laguna Llanganuco pour prendre quelques photos :


Puis nous repartons. Sur le chemin du retour, notre ami Bob Morane tape un dépassement de fin du monde, le genre que même Steven Seagal ne tenterait pas. En face de nous, une voiture fait de grands appels de phares, pendant que le décérébré que nous doublons met la gomme pour empêcher l'humiliation que constituerait sans doute pour lui un dépassement. Pour couronner le tout, la Toyota de Bob semble avoir autant de reprise qu'une 4L. Finalement, on se rabat in-extremis, ça ne s'est pas joué à beaucoup...
En fin de compte, on rentre à Huaraz sains et saufs. Pour fêter notre survie, mes compagnons de route m'emmènent dans un petit resto familial où on mange merveilleusement bien pour trois fois rien et on se fait un gueuleton gargantuesque bien mérité agrémenté de bière locale et de vin argentin gouleyant à souhait. Puis, on se dit au revoir, non sans avoir échangé les e-mails. Ils partent pour le trek de Santa Cruz, mais après ils iront au sud du Pérou, puis en Bolivie, comme moi. Il se peut fort que nos chemins se recroisent ! Le prochain post viendra très bientôt. Il traitera de la journée en enfer que j'ai vécu le 30 août. Accrochez-vous...